L'evidence...

 

Les bénéfices de l’activité physique dans les pathologies chroniques1 

 

L'Inflammation chronique

(…) la leptine, cytokine pro-inflammatoire, sécrétée par le tissu adipeux, est incriminée dans la dépression et le psoriasis (…)

 

(…) L’activité musculaire induit une réponse anti-inflammatoire par la production de myokines et la diminution du TNF-alpha, ce qui explique les bénéfices de l’activité physique dans toutes les maladies à composante inflammatoire (…) 

 

(…) l’activité physique peut exercer certains (…) effets bénéfiques en induisant des actions anti-inflammatoires.(…) l’IL-6, présentée comme une myokine, produite et libérée par la contraction des fibres musculaires squelettiques, exerce des effets à distance dans tout l’organisme. (…) 

 

Vieilissement 

(…) l’activité physique, en retardant la diminution de la longueur des télomères, ralentit le vieillissement cellulaire et fait gagner 10 ans d’espérance de vie (…)

 

(…) L’activité physique retarde ou ralentit les processus impliqués dans le vieillissement, améliore la qualité de vie, retarde l’entrée en dépendance. Elle améliore la VO2-max (…) 

 

Diabète de type 2

(…) L’activité physique, à condition qu’elle soit régulière et soutenue, intervient en réduisant l’insulinorésistance (effet direct) et en augmentant la masse musculaire permettant un catabolisme glucidique accru (effet indirect), en diminuant la masse grasse, facteur d’insulinorésistance, en contrôlant le poids et en agissant sur les autres facteurs de risque car-diovasculaire.

Elle réduit de 58 % à 3 ans l’expression du diabète chez les sujets « limites » et son effet est reconnu, à cet égard, supérieur à celui de la metformine. (…)

 

BPCO

(…) L’activité physique a pour effet, à défaut de guérir, de réduire les symptoms (de la BPCO), de potentialiser les effets du traitement conventionnel, de prévenir les comorbidités telles que le diabète, la dépression, l’ostéoporose, la sarcopénie(. . .)

(…) les recommandations sont de (…) 2000 à 3000 pas par jour, l’objectif est de les amener à 7000 pas par jour. (…)

 
 

Le cancer 

(…) Les bénéfices de l’activité physique sont avérés pour la prévention du cancer du sein et du côlon avec une réduction du risque de 40 % (…). En ce qui concerne la prostate, l’endomètre et le poumon, il existe une forte probabilité mais il semble que l’effet bénéfique exige des niveaux d’activité plus élevés.(…)

(…) En prévention secondaire, il est démontré que l’activité physique diminue de 20 à 50 % le risque de récidive chez les femmes traitées pour un cancer du sein (…)

(…) la réduction du poids et de l’adiposité abdominale favorisées par l’activité physique contribue à réduire le risqué (…) Dans le cas particulier du côlon, c’est également l’accélération du temps de transit et la réduction du temps de contact des substances cancérogènes avec la muqueuse qui est en cause. (…)

 

Maladies Cardiovasculaires

(…) l’activité physique, à elle seule, entraîne une baisse de la tension artérielle de 6 à 7 mm de mercure (…)

(…)  une activité d’endurance augmente de 20 à 30 %le taux de HDL (…) une baisse des triglycérides car si le glycogène musculaire et hépatique est utilisé dans les 45 premières minutes, après ce délai, ce sont les acides gras qui sont métabolisés. La baisse des LDL nécessite par contre des efforts physiques plus intenses. (…)

(…) L’activité physique génère la production de NO endothélial qui lutte contre la dysfonction endothéliale à la base de toutes les pathologies vasculaires, ce qui explique l’amélioration de la dysfonction érectile par la pratique de l’activité physique (…).

(…) L’action sur le poids et la graisse abdominale permet de réduire la production de cytokines (adipokines) inflammatoires qui ont un effet délétère sur les parois artérielles (…)

 

Obesité

(…) L’activité physique modifie la composition corporelle en réduisant la masse grasse au bénéfice de la masse maigre, qui est plus dense, ce qui peut être décevant pour le patient qui ne perd pas de poids rapidement (…).

(…)  l’action de l’activité physique (…) stimule l’expression d’une protéine membranaire, la FNDC-5, qui clivée va produire l’irisine. Cette substance va participer à la transformation de la graisse blanche en graisse brune, va accroître la dépense énergétique et réguler l’homéostasie glucidique (…) 

Osteoporose

(…) l’activité physique accroît la densité minérale osseuse surtout si elle est pratiquée en charge, car elle augmente les contraintes mécaniques (…) une augmentation de l’IGF-1-BP et de l’IGF-1 circulante ralentit la perte osseuse (…) 

Dépression 

(…) l’activité physique améliore le bien-être psychique et la tolérance aux contraintes de la vie professionnelle. Elle a un effet bénéfique sur le vécu et la réaction au stress psychosocial. Le mode d’action est lié à l’augmentation du débit sanguin cérébral et de la concentration en sérotonine qui ont pour conséquence d’accroître l’éveil comportemental, le tonus antidépresseur et de renforcer l’estime de soi (…)

 

Démences

(…)  une activité physique modérée et régulière augmente le volume de l’hippocampe de 2 % en un an (…)

L’activité physique agit donc sur le stress oxydatif, sur l’inflammation (par le biais des myokines), et a une action angiotrophique et neurotrophique. En prévention des démences, elle doit être régulière, soutenue, aérobie et diversifiée (« la routine est tueuse de neurones »). (…)

(…) l’activité se pratiquant souvent en groupe, le lien social est renforcé et les échanges interindividuels, qui forment la cognition sociale, sont fondamentaux dans la prévention des troubles cognitifs. (…) 

(1) Paumard C. Les bénéfices de l’activité physique dans les pathologies chroniques. Neurol psychiatr gériatr (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.npg.2013.12.005

 

Activité physique durant la grossesse : point sur les recommandations internationales 2

(…) Durant la grossesse, il est recommandé de pratiquer de l’activité physique aérobie (marche, vélo) à raison de 30 minutes 3 fois par semaine à une intensité de 60 à 90 % de la fréquence cardiaque maximale, ainsi que du renforcement musculaire 1 à 2 fois par semaine. Les programmes d’AP durant la grossesse ont montré des effets bénéfiques en termes de prévention et de traitement des complications telles que le diabète gestationnel ou le surpoids. (…) 

(2) G. Filhol et al . Activité physique durant la grossesse : point sur les recommandations internationals. Gynécologie Obstétrique & Fertilité Volume 42, n° 12 pages 856-860 (décembre 2014) Doi : 10.1016/j.gyobfe.2014.09.014

 

Efficacité de l’activité physique dans l’aide à l’arrêt du tabac3

 

(…) l’AP est bénéfique pour réduire les symptômes de manque, le craving, les affects négatifs et la prise de poids (…)

 
(3) Underner M, et al. Efficacité de l’activité physique dans l’aide à l’arrêt du tabac. Revue des Maladies Respiratoires (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2015.01.006

 

Lectures Recommandées

A. Desnoyers et al. Activité physique et cancer : mise au point et revue de la littérature. Rev Med Interne (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.12.021

 

Frédéric Costes et Christophe Pison. Activité physique et nutrition dans la broncho-pneumopathie chronique Obstructive. Nutrition clinique et métabolisme 28 (2014) 336–347, http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2014.10.004

 

Fong DYT,et al.Physical activity for cancersurvivors:meta-analysis of randomized controlled trials. BMJ 2012;344:e7. doi:10.1136/bmj. e70.

 

Julie Mareschal et Laurence Genton. Activité physique et santé chez la personne âgée : évidences et recommandations. Nutrition clinique et métabolisme 28 (2014) 263–271. http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2014.09.003

 

O. Charansonney. Activité physique et vieillissement : des effets physiologiques opposés Annales de Cardiologie et d’Angéiologie 61 (2012) 365–369. http://dx.doi.org/10.1016/j.ancard.2012.08.034